Fleur de saison

Publié le par Even

Le printemps vient d’éclore et je sors doucement de la léthargie dans laquelle cet hiver nous a plongé.

 

La mémoire me revient par bribes…

 

Cet automne a été pluvieux et sombre, après la tempete d’équinoxe qui nous a arraché un des piliers de notre serre. Averses diluviennes pour tenter de rincer nos coeurs de l’amertume de son départ. Puis les vents se sont mis a souffler, nous entrainant dans de violents tourbillons alors meme que tu étais prise en main par le “jardinier”. La fureur des éléments nous a séparé, et j’ai assisté, impuissant, a ton naufrage. Quelle douleur de te voir ainsi, t’éloignant, submergée, ballotée dans tous les sens, sans que je ne puisse t’apporter d’autre aide que mon regard au fond du tien…

 

Bien sur nous savions que ceci pourrait arriver, et tu as essayé de m’y preparer. Nous savions aussi que la tempete ne serait pas éternelle. Mais la difference est grande entre le dire et le vivre… Par chance, au coeur de la tourmente et dans l’obscurité de l’hiver tu as trouvé un nuage blanc, monde de cotton sur lequel tu as pu te reposer. Je lui en suis sincerement reconnaissant… De la et grace a lui tu as pu m’appeler et moi te retrouver.

 

Meurtrie, brisée, mais saine et sauve. Tu flottais sur ce coussin volant quand nous nous sommes rejoints. Il n’y avait –presque- plus de mal. Quelques reminiscences bientot absorbées par la cicatrice d’une bouture.

 

Le printemps vient d’éclore et nous avons tant a faire. Quelques gouttes d’engrais lacrimal ont renforcé nos racines. Le dégel a fini de briser cette gaine qui t’a emprisonnée pendant si longtemps. Enfin libre ! Je ne t’ai pas encore vu fleurir et pourtant ta métamorphose est tellement évidente… J’ai tellement hate de te re-trouver !

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